En Australie, l’accès aux réseaux sociaux sera bientôt interdit aux moins de 16 ans. Une idée qui fait également son chemin en Europe, en sus des autres règlementations style Digital Services Act. Le propos n’est pas ici de discuter du bien-fondé ou non d’une telle mesure : c’est évidemment du ressort des régulateurs et de la société civile. Notre seul point ici est d’estimer dans quelle mesure les différentes plateformes pourraient être concernées dans notre pays. 

Heureusement, nous bénéficions pour cela d’une source de données qui, à la différence d’autres, rend compte de la consommation des réseaux à partir de l’âge de 12 ans. On peut donc - c’est l’objet de nos graphiques - évaluer la part des moins de 16 ans parmi l’ensemble des utilisateurs déclarés des 11 plateformes qui apparaissent dans l’Establishment Survey (ES) 2025 du CIM.

Malheureusement, vu la taille assez restreinte de l’échantillon de répondants de 12 à 15 ans, nos données se limitent à quantifier l’ensemble des utilisateurs belges de cet âge, néerlandophones et francophones confondus, et quelle que soit la fréquence d’utilisation des plateformes considérées. 

Ceci précisé, on peut voir que la proportion d’utilisateurs de moins de 16 ans varie fortement : elle approche les 15% pour Snapchat pour descendre à un plus ou moins surprenant 0% sur LinkedIn (à rappeler : un échantillon faible et donc une plus grande probabilité de résultats extrêmes…).

Bref, tous ne seraient pas impactés de la même manière par la mesure d’interdiction. Lorsqu’on prend la pénétration nette des 11 enseignes considérées via l’ES 2025, la proportion d’utilisateurs de moins de 16 ans est limitée : moins de 5% (4,7% pour être totalement précis). Moins de 5% (4,5% ici) c’est aussi la proportion de moins de 16 ans qui se déclarent en possession d’un smartphone personnel toujours selon l’ES. Autant dire que les deux problématiques - réseaux sociaux et smartphones - semblent sinon liées, du moins très proches.