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Streaming vidéo : le prix de la maturité

17 November 2025
Streaming vidéo : le prix de la maturité

" Le prix du streaming flambe " titrait l’Echo Il y a un tout petit peu plus d’un an. Avec l’annonce Netflix récente d’une augmentation de ses tarifs, le titre pourrait sans doute être répliqué aujourd’hui. Il n’est cependant pas toujours aisé de suivre l’évolution des prix en SVOD (Subscription Video On Demand), mais une chose est sûre : ce type d’offre s’est imposée dans le portefeuille des ménages belges.

Si on consulte l’étude bisannuelle sur le budget des ménages, le poste "Abonnement TV payante, chaînes supplémentaires, bouquets, serie pass, Netflix..." a été multiplié par plus de trois entre 2012 et 2024, dernière année disponible. Alors oui, vu l’intitulé de la rubrique, on ne parle pas uniquement de Netflix & Co, mais on voit bien que ce titre concerne au moins en partie les services de streaming vidéo.

On doit également se fier à un "proxy" pour apprécier la hausse des prix dans le domaine. Parmi les données du SPF Economie sur l’inflation, le poste le plus proche de la SVOD s’intitule "Redevances et abonnements de radio et télévision" : puisque les redevances TV et radio ne sont plus d’application depuis plusieurs années en Belgique, on ne parle plus ici que d’abonnements... Selon les chiffres arrêtés au mois d’octobre 2025, les prix dans ce domaine ont progressé de 56% de 2012 à aujourd’hui, bien plus que l’inflation, "limitée" à 37% dans le même temps.

Ces données officielles confirment donc que dans le secteur, les prix chauffent. Et que, autant qu’on puisse en juger, les ménages belges suivent. En parallèle, le marché de la SVOD s’est clairement animé au cours des dernières années. Autrefois presque seul, Netflix fait maintenant face à une belle concurrence dans un marché qui semble désormais plutôt mature.

Effet de cette concurrence ou des prix en hausse ? Selon les données (déclaratives) du Global Web Index, on note clairement une baisse de la pénétration de Netflix au cours de 2024 et du premier semestre de 2025. Un repli qui ne semble pas bénéficier à un autre acteur en particulier, et certainement pas aux gros concurrents, Disney+ et Amazon Prime.

Concernant ces derniers, les estimations d’audience les plus récentes reflètent un repli par rapport aux années de croissance. En principe, l’ arrivée à maturité du marché de la SVOD pourrait amener à une certaine guerre des prix. On n’en est pas là, ou pas encore. Probablement parce que les offres sont relativement différenciées (la théorie économique nous enseigne en effet que lorsque des offres sont facilement substituables, voire homogènes, la concurrence se porte sur les prix : or en SVOD, il y a encore de la marge sur l’homogénéité des contenus) mais aussi parce que les investissements en production propres consentis par les différentes plateformes doivent bien être récupérés.

A court terme, les ménages belges vont donc sans doute, sinon augmenter, du moins maintenir leurs dépenses en streaming vidéo.