L’Establishment Survey (ES) menée par le CIM apporte désormais chaque année une mine d’informations sur les comportements des Belges en matière d’audio-visuel et de technologie. Avec plus de 7.000 répondants âgés d’au moins 12 ans, la dernière livraison de l’étude constitue une base solide pour toute une série de problématiques.

Sujet chaud dans le monde marcom, la télévision connectée ou smart TV constitue l’un des aspects que l’on peut décortiquer dans un certain confort statistique. C’est ainsi que nous avons constitué -de chaque côté de la frontière linguistique- un segment d’individus disposant d’au moins une "smart TV" dans le ménage et utilisant effectivement les fonctionnalités connectées de ce téléviseur, intitulé "Active CTV" dans les graphiques. Face à ce groupe de 4,9 millions d’individus (dont 59% de néerlandophones), un autre segment, qui déclare ne pas disposer d’une télévision connectée, 6,5 millions de Belges, dont 42% de francophones.

Pour chacun de ces segments d’audience, nous avons estimé le reach quotidien d’une grosse douzaine de comportements de vision, pas nécessairement liés au téléviseur d’ailleurs. Cela va de la télévision live à la vidéo sur les réseaux sociaux en passant par les previews ou les plateformes vidéo à la YouTube. Et surprise (ou non) : même chez ceux qui disposent et utilisent les fonctionnalités particulières d’un smart TV, l’usage le plus fréquent, c’est la "télévision de papa", le live - le linéaire si on préfère !

Alors, bien évidemment, il y a des différences notables entre les deux populations. Les utilisateurs de TV connectée déclarent des comportements bien plus diversifiés que ceux de leurs homologues "sans smart TV". Ces derniers sont nettement moins portés vers la vidéo en ligne par exemple. Ceci étant, sans TV connectée ne signifie pas sans ressources numériques et on voit par exemple que l’utilisation des enregistrements de programmes TV est pratiquement aussi répandue chez les individus disposant d’une smart TV que chez ceux qui n’en ont pas.

Ces données ES amènent donc à une évidence : les détenteurs d’une télévision connectée augmentent substantiellement leur éventail d’options en matière de vidéo, et cela se traduit dans leurs comportements. Mais ils n’abandonnent pas pour autant les usages "patrimoniaux", ceux de la télévision linéaire, même s’ils la consomment moins - surtout en Flandre - que ceux qui ne disposent pas d’un choix aussi large.