Les résultats de l’Enquête fédérale sur le budget des ménages (ou "HBS" pour "Household Budget Survey") viennent d’être publiés pour l’année 2024. Il s’agit pour rappel d’une étude réalisée tous les deux ans auprès de plus de 6.000 ménages (près de 5.700 pour l’édition 2024) qui renseignent de manière très précise leurs dépenses dans tous les domaines, depuis les achats courants jusqu’aux frais liés à leur logement ou leur mobilité.

Cette édition est la septième organisée suivant une nomenclature renouvelée en 2012. Ces données sur sept éditions permettent de dégager certaines tendances. Nous avons établi une petite sélection de dépenses liées de près ou de loin aux médias.

En premier lieu celles qui concernent les journaux et périodiques. Important à savoir : depuis 2016, la sous-rubrique "abonnements aux journaux" tient compte également de l’achat d’accès en ligne, puisqu’elle est libellée "papier ou Internet" depuis lors. Cette prise en compte au moins partielle des accès payants à l’information digitale n’avait pas empêché un recul constant de ce type de dépense jusqu’en 2022. Les dernières données disponibles font état d’un redressement de la valeur absolue et d’une relative stabilité de la part de la presse dans le total des dépenses. Il n’empêche qu’en proportion comme en valeur, la somme dédiée à la presse a drastiquement diminué quand on la regarde en longue période.

Autre domaine : les "packs numériques TV" qui englobent les différentes offres packagées type "triple/quadruple play" des opérateurs de télécommunications. On notait ici une augmentation de plus de 10% de la valeur moyenne à chaque édition depuis 2014, et c’est encore le cas en 2024, où la valeur absolue progresse de 10% par rapport à 2022, édition où la somme dédiée aux packs numériques TV n’avait crû "que" de 4%. +10% c’est aussi le pourcentage de croissance de l’ensemble des dépenses d’un ménage moyen en 2024 par rapport à deux auparavant. Les packs TV augmentant dans la même proportion que l’ensemble des dépenses, leur part dans le total reste inchangée.

Le trajet en dents de scie se confirme pour les appareils de gaming (agrégation de trois rubriques : "Consoles de jeux vidéo" (type XBOX, Playstation ou autres, notamment portables), "Jeux vidéo" (pour consoles ou pour ordi) et "Accessoires pour consoles de jeux vidéo". Toutefois s’agissant de hardware, l’engouement est peut-être ailleurs, dans les jeux en ligne où l’accès n’est pas nécessairement payant, ou lié à un ordinateur ou un smartphone, bref sans "device" particulier.

Le dernier élément analysé ici concerne les tickets et abonnements de cinéma. On le sait, le secteur a connu un énorme coup d’arrêt avec la pandémie, de sorte que la dépense mesurée en 2020 se limitait à un gros tiers de celle de 2018, qui avait représenté un maximum dans la série HBS. 2024 confirme le redressement en valeur, égal au "peak" de 2018, mais, en proportion, les dépenses liées au cinéma restent encore limitées par rapport à l’année record. Cette reprise du cinéma s’inscrit dans une tendance globale relevée par les auteurs de l’étude : les loisirs, la culture et l’HORECA progressent en 2024, même si leur taux de croissance (de l’ordre de 7%) est inférieur à la moyenne.

On remarquera plus généralement que les plus grands contributeurs à la hausse du budget moyen des ménages sont les dépenses contraintes ("logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles"), celles liées au transport et enfin l’alimentation.